Comment consommer de la viande de manière responsable ?

Pour comprendre en quoi consommer et surconsommer de la viande sont deux points bien distincts , il faut dans un premier temps savoir quel est l’impact de la viande sur les Hommes, l’impact sur les animaux et sur notre environnement.

  1. Les dangers d’une surconsommation de viande pour notre santé

La viande nous apporte des nutriments indispensables comme :

  • La vitamine B12: Elle contribue au bon fonctionnement du système nerveux, du système immunitaire , intervient dans le métabolisme énergétique et aide à la formation de globules rouges.
  • Le fer : Il est essentiel à la production de l’adénosine triphosphate (ATP), source première de l’énergie corporelle, et participe àlarégulation de la croissance des cellules et de leur différenciation. Attention cependant à l’excès de fer dans notre organisme car il a un effet oxydant , augmente le risque de certains cancers mais aussi de diabète.
  • Les protéines: Elles participent au renouvellement des cellules de l’organisme, nous apportent de l’énergie et des anticorps. Elles sont donc indispensables pour la réparation musculaire, lors de la création de notre organisme, pour assurer le bon fonctionnement de notre organisme et guérir/prévenir d’un certain nombre de maladies. En revanche, un excès de protéines peut causer des problèmes rénaux et augmenter le risque de cancer colorectal, cancer du sein et de la prostate. Cela peut aussi entraîner des maladies cardiaques en raison de l’apport élevé en graisse saturés dans notre organique qui entraîne du cholestérol.

Alors comment manger de la viande sans pour autant nuire à sa santé ?

MGC-prévention préconise une portion de viande ( entre 100g et 120 g) par jour, ou encore 4 à 7 fois par semaine. On pourrait déterminer notre consommation de viande de cette façon :

  • De la viande rouge (boeuf, veau, agneau): 1 à 2 fois par semaine;
  • De la viande blanche (porc, volaille, lapin): 1 à 3 fois par semaine;
  • De la charcuterie, du gibier, des abats: 1 à 2 fois par semaine et pas plus de 50g par jour.
  1. Les souffrances de l’élevage intensif

On appelle « élevage intensif” une forme d’élevage industrialisé qui vise à augmenter fortement le rendement de cette activité, notamment en augmentant la densité d’animaux sur l’exploitation ou en s’affranchissant plus ou moins fortement du milieu environnant.

Et les conditions de vie des animaux dans cette histoire ?

  • 83 % des 826 millions de poulets de chair sont élevés sans accès à l’extérieur
  • 97 % des 52 millions de dindes sont élevées enfermées sans accès à l’extérieur
  • 47 % des 42 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie de cages
  • 99 % des 30 millions de lapins sont élevés en batterie de cages
  • 95 % des 25 millions de cochons sont élevés sur caillebotis en bâtiments
  • 60 % des 1,1 million de caprins sont en élevage intensif sans accès aux pâturage

Si on met de côté les conditions de vie que l’on impose aux animaux, il y a encore bien des aspects de l’élevage intensif que l’on peut aborder :

  • Une production poussée à bout :

En conséquence de la sélection génétique, une poule pondeuse pond près de 300 œufs par an, contre une quinzaine d’œufs pour une poule qui vit à l’état sauvage. Les poules ne sont pas les seules dans ce cas : les truies et les vaches laitières sont poussées à produire toujours, avoir toujours plus de muscles ou produire de plus grande quantité de lait aux détriments de leurs autres organes.

  • Une mutilation dite nécessaire :

Dégriffage des pattes des poules et des canards, coupe des queues, rognage des dents des cochons, écornage des veaux, castration des cochons, des veaux, des chapons.. ect afin de faciliter la cohabitation et les habituer le plus tôt possible au mode de vie ( surpopulation, isolement..)

  • Mortalité prématurée :

Que se soit dû aux mauvaises conditions de vie en élevage, ou dû au stress qu’ils subissent lors de leur transport sur de long trajet, ils sont beaucoup trop nombreux à mourir avant d’avoir atteint l’âge où ils sont normalement abattus.

  • Abattage en chaîne :

Même si beaucoup d’associations se sont déjà attaquées aux abattoirs où la maltraitance des animaux a été prouvée, il existe encore beaucoup de défaillances. Violence, souffrance, mauvais fonctionnement du matériel ou mauvaise qualité de formation des agents qui procèdent à la mise à mort et mauvaises pratiques sont toujours existantes.

Mais alors, comment choisir une viande issue d’un élevage qui respecte les animaux ?

  • Pour des achats en grandes surfaces, il existent des labels vers qui nous pouvons nous tourner car ils permettent une meilleure prise en compte du bien-être de ces animaux, comme:
  • Agriculture Biologique
  • Porcs biologique
  • Label Rouge (suivies des mentions “élevés en plein air” ou “en liberté”)

L’on peut aussi se référer au mentions suivantes :

  • élevé en liberté”
  • en plein air”
  • fermier”
  • biologique”
  • nourris à l’herbe”
  • porc sur paille”
  • Il est aussi important de vérifier les ingrédients des plats cuisinés, (sandwiches, plats prêt, surgelés ..) etc .
  • Lors des achats en boucherie, certains ne sauront pas vous répondre quand à l’origine de la viande et les conditions de vie de l’animal, il sera plus simple d’obtenir des réponses là où la filière sera plus courte (par exemple dans les villages).
  • Il est aussi possible d’acheter sa viande directement aux petits producteurs, même si parfois ils ne sont pas labellisés ils seront en mesure d’apporter les réponses et il sera aussi parfois possible de visiter leurs exploitations.
  1. Quelles conséquences l’élevage a-t-il sur notre environnement ?
  • Accentuation des émissions de gaz à effet de serre

Le gaz à effet de serre, pourquoi est-il mauvais ?

Hormis le réchauffement planétaire, les augmentations de différents gaz à effet de serre ont d’autres effets tels que:

  • L’acidification des océans : Plus l’océan devient acide, moins le plancton se développe et moins il produit d’oxygène nécessaire à l’équilibre océanique et atmosphérique. À terme, si les populations de plancton s’effondrent, cela pourrait avoir des conséquences sur la quantité d’oxygène de l’air que nous respirons.
  • La brume de pollution : La concentration naturelle de l’ozone a doublé en raison de l’augmentation du méthane et du nitrogène dérivé des activités humaines. Or à long-terme, l’exposition à l’ozone réduit la durée de vie. Chaque année, entre 362,000 et 700,000 morts prématurées à travers le monde sont attribuables à l’inhalation de l’ozone.
  • Les changements de croissance et de nutrition des plantes: Les plantes ont besoin de dioxyde carbone pour grandir mais lorsque l’atmosphère en est saturée, leur croissance se trouve modifiée : différentes expériences conduites sous très fortes concentrations de dioxyde carbone ont démontrés que la concentration de protéine dans le blé, le riz, l’orge et la pomme de terre a diminué de 5% à 14%.

Mais alors comment l’élevage peut-il avoir un impact ?

La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a publié un rapport révélant que le secteur de l’élevage a produit de 7,1 à 8,1 milliards de tonnes d’équivalent CO2 ; soit environ 1/7 de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre émises par l’ensemble des activités humaines.

Source : GIEC

Comment sont réparties les émissions de gaz à effet de serre produites par l’élevage ?

  • 45 % sont attribuables à la production et au transport des aliments
  • 39 % proviennent de la fermentation gastrique des ruminants.
  • 10 % résultent du stockage et de l’utilisation du lisier.
  • 6 % sont causés par le transport, l’abattage des animaux et le stockage des produits animaux.

Malheureusement le secteur de la viande tend à produire toujours plus pour répondre à une demande mondiale toujours plus importante. Un rapport de 2011 prévoit que, entre 2005 et 2050, la demande de viande augmentera de 73 %.

Et l’accentuation des émissions de gaz à effet de serre n’est pas la seule conséquence de l’élevage sur notre environnement..

  • Elevage et déforestation

Environ 70 % de l’espace agricole du monde est utilisé pour le pâturage ou la production d’aliments destinés aux animaux d’élevage, et la mobilisation de cet espace se fait en grande partie par la conversion des forêts.

En Amazonie, des pans entiers de forêt sont rasés pour installer des élevages bovins.

La culture de soja (OGM) pour l’alimentation animale est également un facteur de déforestation dans ces régions. De plus, à l’échelle mondiale, la destruction des forêts tropicales représente 20% des émissions de gaz à effet de serre.

En résumé

Si chacun réduisait sa consommation de viande, il serait possible de limiter la surexploitation des animaux et des lutter contre les élevages en batterie. Ceci aurait également, un impact positif sur les risques pour la santé ainsi que les émissions de gaz à effet de serre.

Chacun peut donc agir pour changer les choses en changeant sa façon de manger!

  • Pour limiter la consommation de viande il est possible de remplacer l’apport de protéines par des légumineuses (pois chiches, fèves, haricots rouges, azuki, mungo, lentilles..)
  • Pour lutter contre les élevages intensifs afin de protéger notre planète, on peut choisir en fonction des labels existants.
  • Pour tenir compte des conditions de vie des animaux il est possible de passer par des filières courtes (Amap, marchés, ruche qui dit oui, locavor…) ou de se rendre directement chez le producteur, ou encore en se renseignant sur l’origine de la viande auprès du boucher.

Sources : https://www.viande.info; https://www.greenpeace.fr

Lisa Dutreuil

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