Comment consommer ses fruits et légumes de manière responsable ?

On nous le répète depuis toujours, c’est quelque chose dont on est sûr : manger des fruits et légumes, c’est bon pour la santé ! Mais si le Programme National Nutrition Santé (PNNS) nous recommande de manger 5 fruits et légumes par jour, il est cependant important de les choisir de saison, et ce pas uniquement pour notre santé.

1. Pourquoi manger des fruits et légumes est-il bon pour la santé ?

Parce qu’ils ont une forte teneur en antioxydant:

En effet les antioxydant protègent notre organisme et permettent la prévention de nombreuses maladies, ils permettent de réduire le risque de maladies cardio-vasculaires, de diminuer les risques de cancers de plus de 30 %, de protéger nos yeux et notre vision, de lutter contre les puissant oxydants dû à la pollution de l’air que nous respirons et de retarder le vieillissement.

Parce qu’ils sont riche en vitamines:

La Vitamine A, la Vitamine C, la Vitamine B2, la Vitamine B6, la VitamineK, etc.. Et bien d’autres que l’on peut retrouver en fonction des fruits et légumes que l’on choisit.

Parce qu’ils ont une forte teneur en minéraux :

potassium, fer, magnésium, calcium, cuivre,…Tous les minéraux ont des rôles élémentaires dans l’organisme : activité cardiaque, entretien des cheveux ou de la peau ou encore régulateur de la circulation sanguine. Le rôle varie selon le sel minéral, dans tous les cas ils sont indispensables à l’organisme.

Tous ces bienfaits sont possibles uniquement si l’on choisit des fruits et légumes de saison. Pourquoi ?

2. Pourquoi choisir les fruits et légumes de saison ?

Dans un premier temps, il faut savoir que la nature est bien faite et qu’elle sait prendre soin de nous !

En hiver, lorsque le manque de soleil et le froid se font ressentir, notre corps réclame plus de nutriments et de vitamines C. C’est la saison des légumes riches en minéraux (poireaux, choux, épinards) et des agrumes pleins de vitamine C (mandarines, pamplemousses, clémentines).

En été, quand la chaleur pointe le bout de son nez, notre organisme dépense moins de calories et réclame beaucoup plus d’eau. Et ça tombe bien, tous les fruits et légumes de la saison en sont gorgés : melons, tomates, courgettes, pastèques,..

En plus de répondre à nos besoin nutritionnel au bon moment, les fruits et légumes de saison sont bien meilleurs en goût, et il y a plusieurs raison à cela :

Tout d’abord, les fruits et légumes qui arrivent à maturité au soleil développent des saveurs que ceux mûrissant pendant le transport ne peuvent avoir. Donc, plus ils viennent d’un pays lointain, plus ils sont cueillis tôt et moins ils auront de goût.. c’est l’une des raisons pour lesquelles les tomates en hiver ont le goût de l’eau.

Mais le soleil n’est pas le seul facteur, c’est aussi parce qu’ils sont moins traités : hors saison, un fruit ou un légume viendra probablement d’une récolte sous serre, où il a probablement été aspergé de pesticides pour l’aider à pousser et pour compenser le manque de soleil et de nutriments dans le sol.

❖ Pour consommer de saison nul besoin de connaître par cœur la saison du fenouil ou de la betterave, il existe des calendriers de saison à télécharger gratuitement qui permettent de vous guider dans votre consommation de fruits et légumes comme par exemple sur oriGIn .

En plus de prendre soin de votre santé, en consommant de saison vous prenez aussi soin de la planète.

3. Pourquoi consommer hors saison a-t-il un impact sur la planète ?

Pour comprendre comment notre consommation des fruits et légumes peut impacter notre environnement, il faut revenir sur un point abordé précédemment: l’utilisation des pesticides pour les cultures sous serre et hors saison.

Les pesticides, c’est quoi ?

Également appelés « produits phytosanitaires », les pesticides servent à protéger les cultures agricoles contre différentes menaces, afin de limiter les risques de perte de récoltes et donc d’améliorer le rendement.

Ici nous allons évoquer uniquement les pesticides qui se retrouvent dans nos assiettes, donc uniquement ceux qui sont utilisés par les agriculteurs. On peut trouver :

Des herbicides:

Utilisés pour désherber les cultures, afin de lutter contre les mauvaises herbes qui viennent concurrencer les légumes et les céréales (c’est le type de pesticide le plus utilisé, avec en moyenne 1,2 à 2,9 doses par hectare) ;

Des insecticides:

Utilisés pour repousser les insectes et parasites qui s’attaquent aux cultures, comme les mouches qui pondent dans les fruits (entre 0 et 2 doses par hectare) ;

Des fongicides:

Utilisés pour lutter contre les champignons, qui provoquent des maladies sur les plantes (entre 0 et 1,7 dose par hectare).

Mais comment les pesticides peuvent ils impacter notre environnement ?

Pour pouvoir épandre les pesticides sur l’entièreté des parcelles cultivées, les agriculteurs doivent pulvériser ou épandre globalement sur les parcelles cultivées, la destination ne peut donc être contrôlée : plus de 98 % des insecticides pulvérisés sur les cultures et 95 % des herbicides atteignent une destination toute autre..

En outre, les eaux de ruissellement peuvent transporter les pesticides vers les milieux aquatiques, tandis que le vent peut les transporter vers d’autres parcelles, vers des pâturages, des établissements humains et des zones non aménagées, affectant potentiellement d’autres espèces..

source : apieee.org

4. Quels sont les effets des pesticides ?

Il y a de nombreux effets, tant sur l’environnement que sur notre santé. a) Les effets sur l’environnement

Les effets sur l’air:

Les pesticides sont très volatiles et peuvent être soufflés par les vents vers les régions voisines, ce qui présente une menace pour la faune et la flore sauvage. Lorsqu’ils sont pulvérisés sur les champs et utilisés pour la fumigation des sols, ils peuvent dégager des substances chimiques appelées “composés organiques volatils”, qui peuvent réagir avec d’autres produits chimiques et former un polluant appelé ozone troposphérique ( un gaz à effet de serre et un polluant majeur ).

Les effets sur l’eau :

Selon une étude menée par l’US Geological Survey (Institut d’études géologiques des Etats Unis) on sait dorénavant que les pesticides polluent tous les cours d’eau et plus de 90 % des puits, des résidus de pesticides ont également été trouvés dansla pluie et dans les eaux souterraines.

Les effets sur les plantes :

La fixation de l’azote, qui est nécessaire à la croissance des végétaux supérieurs, est entravée par les pesticides présents dans le sol mais il y a d’autre conséquences visible dont le développement médiocre du chevelu racinaire (principal site d’absorption d’eau et de sels minéraux) et le jaunissement des jeunes pousses. On estime que les plantes présentes dans les champs ont diminué de plus de 20%et que plus de 15% du patrimoine végétal national est en danger.

Les effets sur les animaux:

De nombreux types d’animaux sont affectés par les pesticides, ils peuvent être empoisonnés par les résidus qui restent dans les aliments ; Les abeilles sont les principales victimes, mais les oiseaux également peuvent être affectés quand ils consomment des insectes et des vers qui ont eux-mêmes ingéré des pesticides. Les poissons et autres organismes aquatiques qui peuvent être affectés par l’eau contaminée, les animaux sauvages lorsqu’ils pénètrent dans des champs traités ou dans des zones proches juste après la pulvérisation peuvent également être concernés.

source:eau-du-robinet

b) Les effets sur l’Homme

Les pesticides peuvent pénétrer dans l’organisme par inhalation (d’aérosols, de poussières ou de vapeurs), par voie orale (en consommant des aliments ou de l’ eau), et par contact direct avec la peau.

Le cancer :

Une augmentation du risque existe chez les agriculteurs, les ouvriers d’usines de production de pesticides et les populations rurales du cancer de la prostate (entre 12 et 28% selon les populations) et du cancer hématopoïétique.

Une augmentation de maladies neurodégénératives:

Comme la maladie de Parkinson qui a été observée chez les personnes exposées professionnellement aux pesticides. Un lien a pu être mis en évidence notamment lors d’une exposition aux insecticides et herbicides

De grave effet sur la grossesse :

➔ Lors d’une exposition professionnelle maternelle aux pesticides : Une augmentation significative du risque de morts fœtales (fausses-couches) ainsi qu’une augmentation du risque de malformations congénitales .

➔ Lors d’une exposition résidentielle aux pesticides : Chez les enfants des femmes vivant au voisinage d’une zone agricole une nette augmentation du risque de malformations congénitales, une diminution du poids de naissance, des atteintes neurodéveloppementales et une augmentation significative du risque de leucémie sont également rapportées.

Alors comment éviter les pesticides ?

Choisir ses fruits et légumes de saison est un premier point pour lutter contre l’utilisation d’engrais chimiques sur nos terres agricoles car même s’ils peuvent être cultivés en France, les fruits et légumes hors saison nécessitent des conditions particulières (cultures industrielles avec des pesticides, des antigels, sous serres, etc.).

En consommant local ( ou en s’assurant de la proximité de la provenance des produits ) en effet le recours aux filières courtes permettent de rentrer en contact avec les producteurs et parfois même de pouvoir se rendre sur les exploitations. Ceci permet de pouvoir échanger avec les producteurs et d’en savoir plus sur leurs pratiques de production et d’avoir de la visibilités sur les modes de production.

En consommant des produits issus des filières biologiques ou raisonnées, en effet ces filières (soient elles labelisées ou non) utilisent moins de produits chimiques et recourent à des modes de traitement et/ou prévention plus naturelles.

Il est cependant important de garder toujours un esprit critique lors de nos choix d’achat : en effet, le marché des filières dites « responsables » (bio, local, raisonné, commerce équitable…) a connu un développement notable lors des dix dernières années et les grandes surfaces sont entrées également en jeux en proposant de nombreux produits issus de ces filières et en faisant un argument marketing considérable. Si cela a l’avantage de permettre à plus de consommateurs d’y accéder, de l’autre la logique de marché basée sur la vente de grands volumes de produits à moindre coût vient créer des effets pervers et des problèmes de fond autours des valeurs. De plus, le nombre de labels se multipliant, le consommateur a souvent du mal à s’y retrouver et se fini parfois avec des produits qui ont des standard qualitatifs et éthiques bien au dessous de ses espérances et de ce qu’il croit acheter.

Il est également important de noter que l’utilisation des pesticides varie en fonction des pays d’origine.

Classement des plus gros consommateurs de pesticides au monde : (en kilogramme de pesticide par hectare, soit 1000m2)

1. Le Costa Rica avec ses 22 kg/hectare

2. L’Israël avec ses 15.4 kg/hectare

3. La Colombie avec ses 13.2 kg/hectare

4. La chine avec ses 13 kg/hectare

5. La Corée du Sud avec ses 12 kg/hectare

Les pesticides ne sont pas le seul facteur polluant d’une consommation hors saison. Lorsque l’on choisit un produit importé, il est très probable qu’il ait été transporté soit par avion, soit par bateau puis par camion dans des conditions permettant leur conservation.

5. Les dégâts de l’empreinte carbone

L’empreinte carbone qu’est-ce-que c’est ?

C’est une mesure des émissions de gaz à effet de serre, c’est un terme utilisé pour parler de la quantité de carbone (généralement en tonnes) émise par une activité, une personne, un groupe ou une organisation, par sa consommation en énergie et en matières premières. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) estime qu’un quart des émissions de carbone est due à l’alimentation.

Répartition de l’impacte carbone en fonction du mode de transport

Certains fruits nécessitent des climats différents que ceux que nous avons en France, il nous est alors obligé d’importer ces fruits pour pouvoir les déguster (par exemple la banane ou l’ananas). C’est pourquoi 98 % de nos fruits et légumes arrivent par voie maritime, et pour les plus fragiles comme les asperges, les haricots verts ou les mangues doivent être acheminés par avion.

Parlons chiffres : (Chiffres donnés en moyenne)

● Un bateau émet 12g de CO2 par kilomètre pour chaque tonne de marchandise transportée;

● Un avion émet 285g de CO2 par kilomètre pour 1 passager; (1 passager équivaut 100kg de marchandise)

● Un camion émet 76g de CO2 par kilomètre pour chaque tonne de marchandise transportée;

● Une voiture émet 118,5g de CO2 par kilomètre.

Plaçons ces chiffres dans un exemple concret :

Pour déguster une banane en France qui viendrait de Guadeloupe par voie maritime, le trajet serait de 7119.05 km.

➔ Donc : 7119.05 km x 12 g = 85,42 kilogrammes de CO2 , ceci uniquement pour 1 tonne de marchandise.

Pour déguster une mangue en France qui viendrait elle aussi de Guadeloupe mais cette fois-ci par voie aérienne, le trajet serait de 6.686 km.

➔ Donc : 6.686 km x 285 g = 1905,51 kilogrammes de CO2 , ceci uniquement pour 100 kilogrammes de marchandise.

Il faut rajouter à cela le CO2 émis par le transport en camion puisqu’une fois arrivé à l’aéroport ou au port, il faut l’emmener chez le marchand et le CO2 émis par notre véhicule une fois qu’on l’a acheté.

De plus, le trajet en lui-même n’est pas la seule cause des émissions de carbone liée au transport, il faut aussi prendre en compte les mesures mises en place pour permettre la conservation des produits tels que la réfrigération et la climatisation.

Alors comment réduire l’impact carbone de mon alimentation ?

Privilégier des circuits courts ( achat à la ferme, marches locaux, groupes solidaires d’achats, ruches qui dit oui, locavor…) en regardant la provenance et la saisonnalité des ses produits.

Se rendre dans les magasins bio puisqu’ils assurent la fraîcheur et la proximité de l’origine du produit. Mais aussi dans les coopératives bio (Biocoop) qui proposent des produits bio, locaux et de saison, issus du commerce équitable.

➔ Vous ne savez pas où trouver un magasin bio/une biocoop ? Pas de soucis, il existent plusieurs moyens sur le net de trouver les points de distributions près de chez vous comme par exemple Annuaire Vert , une carte interactive qui regroupe tous les points de ventes bio en France.

Adopter les paniers solidaires, c’est d’abord un contrat qui lie un particulier et un agriculteur maraîcher de proximité pour une période donnée (six mois ou un an). Le maraîcher s’engage à livrer chaque semaine des légumes et parfois des fruits de saison, en veillant à la variété et à la qualité des produits distribués.

Deux sites pour trouver vos paniers, mais il en existe d’autres n’hésitez pas à faire vos recherches sur internet :

Les paniers bio solidaires : on choisit son point relais, on renseigne ses coordonnées, on choisit son mode de paiement et on récupère son panier.

Réseau Cocagne : ce sont principalement des fermes en maraîchage diversifié, qui produisent des légumes certifiés Agriculture Biologique qui sont vendus en circuit-court sous forme de paniers hebdomadaires.

Cueillir soi-même ses fruits et légumes, puisque de plus en plus de producteurs proposent aux particuliers une cueillette à la ferme, pourquoi ne pas aller chercher ses produits directement sur place ?

Chapeau de paille est un bon moyen de trouver les producteurs près de chez vous qui vous proposent de venir ramasser vos fruits et légumes, mais si vous ne trouvez pas votre bonheur, en tapant « Cueillette à la ferme dans le *votre département*” sur internet vous trouverez facilement !

Il existent de nombreuses solutions pour consommer ses fruits et légumes de manière responsable. Que votre motivation soit de lutter contre les pesticides, de manger plus équilibré ou de réduire votre impact carbone, surtout gardez à l’esprit que chaque geste compte.

Source:

https://www.mangerbouger.fr/
https://www.nutrimea.com/fr/
https://www.greenpeace.fr/
https://www.generations-futures.fr/
https://presse.inserm.fr/
https://www.futura-sciences.com/planete/
https://www.sciencepresse.qc.ca/

Statista

Lisa Dutreuil

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