Fashion Revolution Day

Le printemps fait son grand retour et notre garde-robe va se renouveler. Les vêtements d’hiver vont faire place aux vêtements d’été et peut-être que ce changement va donner envie de nouveauté. Nouveauté, souvent synonyme de boutique et de vêtements neufs.

Cependant,  l’ombre de scandales plane toujours sur l’industrie du textile. Et le terrible accident du Rana Plaza (Bangladesh) qui s’est produit il y a 5 ans jour pour jour, n’y est pas pour rien.

Le Rana Plaza : un drame humain et des interrogations sur notre consommation

Le 24 avril 2013, près de Daka (Bangladesh), un immeuble de plusieurs étages s’est effondré soudainement. Un bilan faisant état de 1100 morts pour cet accident ayant touché un bâtiment abritant des milliers d’ouvriers de l’industrie textile.

(crédit photo : FashionUnited.fr)

Ce drame demeure l’un des plus graves accidents survenu dans le monde du travail. Au-delà du drame humain sur place, l’effondrement du bâtiment a permis au monde occidental d’entrevoir les coulisses de l’industrie textile, délocalisée vers les pays d’Asie à la fin du XXème siècle. Peu à peu, c’est un système fait de sous-traitances et d’opacité qui se dessine. Dans les débris de l’effondrement, on été retrouvées des étiquettes de grandes marques mondiales. Ces grandes marques font fabriquer leurs vêtements sur place  par des sous-traitants. Or, ces derniers recherchent à réaliser le maximum d’économie pour la fabrication des articles destinés aux grandes marques. Et, très souvent, la sécurité et la santé des travailleurs sont loin d’être des priorités. Le Rana Plaza a révélé cette réalité. Des ouvriers par milliers entassés dans un seul et même bâtiment.

 

Suite à cette tragédie, chaque année, à la date de son anniversaire a été instauré  le FASHION REVOLUTION DAY. [À l’initiative de la créatrice de mode engagée Carry Somers, le collectif FASHION REVOLUTION incite chacun à consommer la mode autrement, à s’interroger sur ceux qui la fabriquent et à réfléchir aux atteintes portées à l’homme et à l’environnement tout au long de ce processus complexe, impliquant de nombreuses opérations de par le monde|( cit: Fashion Revolution Day).

D’autres associations comme Le Collectif Ethique sur l’étiquette ont beaucoup œuvré pour obtenir une amélioration des droits des ouvriers après cet accident.

La tragédie du Rana Plaza a également soulevé des questions sur nos modes de consommation et sur le phénomène de la « mode jetable ». Du côté des industriels du textile, les collections s’enchaînent et changent parfois toutes les deux semaines. Le point de force de ces grandes marques du textile : proposer des imitations des marques de luxez à petit prix. L’accessibilité financière et la constante offre poussent les consommateurs à acheter plus souvent sans besoin particulier.

Mais si nous commencions à nous interroger sur les marques des vêtements que nous portons et sur l’histoire des vêtements que nous portons tous les jours? Qui a fabriqué ce t-shirt? Quel chemin a-t il suivi pour arriver jusqu’à nous?

Des alternatives plus responsables existent

Plusieurs alternatives permettent d’éviter une surconsommation textile et ses conséquences négatives.

Tout d’abord, l’achat et la vente de vêtements d’occasion : cela permet d’accorder une deuxième vie à un vêtement. Si la vente entre particuliers et les brocantes étaient presque le seul moyen d’y accéder il y a quelque années, aujourd’hui les boutiques et friperies de seconde main fleurissent partout en France et proposent des vêtements et des chaussures couvrant tous les styles!

Dans un esprit d’échange encore plus convivial : le troc ! Échanger ses biens ou services devient de plus en plus accessible grâce aux évènements et les groupes d’échanges locaux .

Le don de textile (entre autre) se répand également grâce à de nombreuses plateformes internet, des associations caritatives ou des initiatives citoyennes comme les Give box , permet lui aussi aux vêtements de retrouver une nouvelle vie et qui permettent à des personnes (entre autre) plus démunies de rentrer dans le circuit de la consommation responsable.

Enfin, le recyclage des vêtements s’ajoute à ces alternatives. Il permet de redonner de la valeur à un produit pour une autre utilisation. On peut faire un recyclage « maison » d’abord. Dans ce cas, on réutilise le textile sous une autre forme pour fabriquer d’autres pièces. On peut aussi recycler de manière conventionnelle. Le produit sera alors utilisé à des fins totalement différentes.

EquiTerre France troque

Chez EquiTerre France, le thème des textiles responsables est important. Depuis plusieurs années, nous organisons des évènements autour du sujet : des cafés-débats et surtout des Equi-trocs partys.  Aussi, des bénévoles de l’association ont également mis en place une Give box.

En 2018, EquiTerre France décide de relancer les EquiTroc Party à Clermont Ferrand : la première a eu lieu le 22 mars à l’occasion de la journée mondiale de l’eau afin de sensibiliser le public aux dégâts environnementaux provoqués par l’industrie de masse du textile.

Déborah Adoh et Elisa D’Anna

 

 

 

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